Je suis historien et géographe de formation. J'ai été enseignant-formateur à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Dakar, puis en charge de différentes structures et directions administratives. A la retraite depuis plusieurs années, je profite de ma liberté recouvrée pour assouvir une vieille passion : écrire. Ces dernières années, j’ai publié deux romans («Mon villages au temps des blancs » en 2000 et «La Raparille» en 2010) ainsi que trois essais (« A mes chers parents gaulois » en 2007 ; "Wade Mecum ou le wadisme en 15 mots" en 2010; "Le temps des choses jamais vues : chronique des années Wade-Sarkozy", 2013). Je publie régulièrement des chroniques dans divers journaux sénégalais (en particulier « Nouvel Horizon » et "Sud Quotidien").

dimanche 19 août 2012

LA RELIGION, PREMIERE INDUSTRIE LOURDE DU SENEGAL...

NB Texte publié dans "Sud Quotidien" du 7 aout 2012 

Le mois du ramadan est, au Sénégal, le mois où l’on consomme le plus de sucre, de dattes et de … décibels. Les Sénégalais ne se contentent pas de jeûner, de fréquenter les mosquées plus assidument que de coutume, de sacrifier au pardon et aux bonnes œuvres, il leur faut aussi, pour certains, donner la démonstration de leur foi. Chez nous, très souvent, le recueillement passe après l’incantation oratoire, la pratique se fait dans l’ostentation et au son des micros. Au fil des ans, la religion alimente un secteur d’activités considérables, elle est devenue, pour ainsi dire, par les moyens qu’elle mobilise, l’infrastructure qui la sous-tend, les hommes qu’elle occupe, les entreprises qui dépendent d’elle, la première industrie lourde du Sénégal. C’est elle qui alimente ces longs et périlleux cortèges de voitures qui sillonnent le pays à longueur d’année, au grand bonheur des transporteurs, avec pour points culminants le Magal de Touba et le Gamou de Tivaouone. C’est elle qui justifie cette razzia de moutons qui convergent vers nos foirails à partir des pays environnants et dont les prix s’envolent quelquefois à des niveaux inouïs. C’est elle qui justifie ce lucratif commerce de dattes que l’on propose jusqu’aux feux de signalisation. C’est elle qui a transformé certains marchés de Dakar en hubs de produits censés venir de La Mecque et qui sont en réalité fabriqués à Shanghaï, Jakarta ou Bangkok…

Cette prospère industrie a donc ses pics et ses étiages. Le mois de ramadan est le mois béni des opérateurs en religion : trente longs jours rythmés par le rite du « suukaru-koor », qui n’a plus de sucre que le nom, d’agapes fastueuses et d’offrandes hors normes, de causeries baptisées désormais « conférences » religieuses. Comme toute industrie, elle a ses chefs d’entreprise, ses ouvriers et ses ouvrières, et même ses travailleurs au noir, ses syndicats et ses grands patrons. Même si elle est saisonnière ou intermittente, c’est une industrie qui bénéficie de la tolérance (pour ne pas dire la complicité) des pouvoirs publics, occupe une abondante main d’œuvre, exige une expertise certaine, brasse d’énormes chiffres d’affaires et surtout, paradoxalement, fait des profits.

Les premiers qui font commerce de la religion, ce sont bien sûr les entreprises et fabriques spécialisées dans les produits sans lesquels il n’y a pas de bon ramadan : sucre (dont l’importation a été multipliée par quatre !), dattes, lait, saucissons, boissons en tous genres, pâtisserie… mais aussi tissus ou articles de luxe. Il s’agit pour la plupart d’entreprises parasitaires qui ne consentent aucun effort pour produire localement les matières premières sur lesquelles reposent leurs activités ou pour développer une main d’œuvre de qualité. Il existe ainsi au Sénégal, et c’est sans doute un des signes de notre sous-développement, des industries  fondées exclusivement sur l’ensachage et dont l’unique objet consiste à mettre dans des emballages adaptés à toutes les bourses des produits importés de tous les horizons. Elles ont en fait transposé dans le monde moderne les vieux usages et les traditions de nos marchés où l’on peut acheter des légumes au kilo et les revendre par petits tas. Les dérives et les tares nées de l’irruption de la société de consommation font le bonheur de quelques commerçants avisés. Le bol de ngalakh d’autrefois a vite dégénéré en festin de poulets, lui-même recyclé progressivement en produits d’épicerie. Les grandes surfaces et quelques entrepreneurs imaginatifs ont saisi au bond l’explosion et surtout la dénaturation du « suukaru-koor »pour inventer le « panier »-cadeau, qui n’est pas à la portée de toutes les bourses, mais représente le haut de gamme des nouveaux rites du ramadan. 

Les médias, tout particulièrement les chaines de télévision et de radio, publiques comme privées, ainsi que les agences de publicité, s’engraissent aussi sur le dos des fidèles. En l’espace de quelques années, ils ont créé et propulsé un nouveau corps de métier, celui des prédicateurs, choisis généralement en dehors des personnels traditionnels des mosquées et des daras. Ces sermonneurs professionnels, au verbe facile et au port élégant, sont devenus aussi populaires que les vedettes du show-business et sont en prime time sur les chaines de télévision, entre deux coussins de réclame profane. Les publicitaires vantent sur d’énormes panneaux la qualité de produits qui ne sont souvent concurrents que pour la façade. Pour leur part, les opérateurs téléphoniques distribuent contre espèces sonnantes et trébuchantes, des prières et des indulgences. Les ambassades elles-mêmes profitent de l’occasion pour se faire de la publicité à bon marché et des imams sénégalais se sont compromis en allant prendre le repas d’iftar et prier chez l’ambassadeur du pays qui occupe et prend en otage le troisième lieu saint de l’Islam 

Les prestataires de services, vendeurs ou loueurs de bâches, de chaises, de matériel de sonorisation, prennent aussi leur part, car sans eux il n’y a point de « conférences » religieuses. Jamais autant que pendant le mois de ramadan, on ne débat autant de la religion, et, au sortir de ce mois béni, les Sénégalais devraient avoir emmagasiné assez de bonnes paroles pour résister à toutes les tentations diaboliques au cours des onze mois suivants. Les conférences religieuses se tiennent de préférence dans la rue, quelquefois dans les espaces mêmes où se tiennent les sabars, mais avec plus d’apparat. Elles ont leurs thèmes préférés et on a peu de chance d’y entendre parler de la détresse des banlieues et des campagnes, ou de la peur et du désarroi  des populations sous occupation du Mujjao dans le nord du Mali ; pour la plupart, le pharisaïsme et la comptabilité des actions de grâce l’emportent sur la spiritualité. Les conférences religieuses ont leur protocole, leurs chorales, leurs vedettes, leurs sponsors. Elles ont, bien sûr, leurs DJ, qui sont aussi les mêmes que ceux qui assurent la promotion des combats de lutte. Elles concourent à émietter davantage la société sénégalaise, selon les confréries, les régions et les ethnies, les quartiers et les professions et surtout le genre. Les femmes sont les maîtresses d’œuvre et les spectatrices privilégiées de ces cérémonies, chamarrées d’or pour certaines, et souvent en uniformes blancs ou verts. Mais, quel que soit le commanditaire, les conférences religieuses font toutes, ou presque, une place de choix à l’argent, celui  investi par les organisateurs (pas forcément sans arrière pensée), celui que donnent les invités et les parrains, contraints ou volontaires, celui distribué à pleines mains, selon une clé de répartition discrétionnaire.  

Circulation difficile des personnes et des véhicules, rues et mêmes grosses artères barrées, gaspillage et bruit : c’est la marque des conférences réussies. Pour le reste, Dieu reconnaitra les siens !

Mon propos n’est évidemment pas de tourner en dérision la ferveur religieuse des Sénégalais, qui est forte et souvent sincère. Notre pays a derrière lui plusieurs siècles de tradition islamique et a donné à l’Umma quelques uns de ses plus grands esprits. On peut même dire que notre nation tire sa force de la fermeté de ses convictions et de la paix religieuse qu’elle a su préserver depuis l’indépendance.

Mon propos est d’abord de mettre en garde contre les marchands du temple. Le phénomène de la surconsommation n’est du reste pas propre à l’Islam et beaucoup de Chrétiens sont aussi choqués par la dénaturation des fêtes de Noël, devenues une énorme et irrésistible foire commerciale. Chez nous, au gaspillage s’ajoute la menace contre notre santé : excès de consommation de sucres et de graisse, mauvaise qualité de certains produits dont la traçabilité, et quelquefois même la vraie nature, ne sont pas établies. Il n’est pas étonnant que des maladies chroniques fassent des ravages dans la société.

Mon propos vise aussi à refuser le snobisme social qui souvent exploite et pervertit nos plus généreuses traditions, à stigmatiser notamment la dictature de certaines formes du « suukaru-koor ». Il y a aujourd’hui des femmes qui s’endettent pour tenir leur rang, gagner, non l’affection, mais les éloges de leur belle famille. Ce qui était une marque de respect et de solidarité s’est transformé peu à peu en guillotine qui exécute tous ceux qui refusent la surenchère. Le symbole s’est transformé en corvée.

Enfin, et c’est certainement le plus important, faut-il laisser prospérer une religion à la carte qui charrie tant de syncrétismes qu’elle finit par opposer les musulmans entre eux plutôt que de les unir ? Nos pratiques religieuses  qui ont tendance à encourager l’ostentation et le culte de la personnalité, à préférer souvent la clameur à la prière intérieure, sont-elles respectueuses de la voie islamique ? Sommes-nous pleinement dans l’esprit d’une religion qui prêche pour l’établissement d’une « communauté du juste milieu » (Coran, II, 143), enseigne de ne pas  « exagérer dans la religion » (Coran IV, 171) parce que Dieu veut « l’allègement » pour les croyants (Coran, IV,28), qui appelle ses fidèles à ne se « cramponner qu’au (seul) câble de Dieu » (Coran, III, 103) et proclame enfin que Dieu « ne nous impose que selon notre capacité » (Coran, VI, 152) ?

En attendant, un peu moins d’argent dans la religion et un peu plus de religion dans l’argent ne nous feraient pas de mal.

DIS MOI QUEL PARLEMENT TU AS ;;;

NB Texte Publé dans "Sud Quotidien" du 27 juillet 2012

Les Sénégalais auraient-ils du mal à nommer leur métier? Plus spécifiquement, les hommes et les femmes qui ont postulé cette année à l’entrée au Parlement ignoraient-ils le nom de l’activité dont ils tiraient leurs moyens d’existence avant de prétendre solliciter le privilège de représenter leurs concitoyens ? Ou est-ce notre administration, en l’occurrence le Ministère de l’Intérieur, maître d’œuvre des élections, qui cultive le laxisme au point de tolérer que, pour près d’un sixième des députés élus en mars dernier, soit 24 au total, à la mention « profession », il soit porté cette étrange et mystérieuse expression : « NON RENSEIGNE ». Même une ancienne ministre, qui ne figure pas, il est vrai, pour le moment, parmi les élus, n’a pas hésité à utiliser ce terme ambigu, comme le ferait une petite débutante ! Mais la prolifération de cette expression est surtout  manifeste chez les  candidats de la coalition « BBY », sortie victorieuse de la compétition et qui ne manque pourtant pas de  leaders rompus aux usages de la République, qui ont exercé d’importantes fonctions politiques et administratives et auraient du être plus sensibles à la rigueur et à la précision administratives. L’expression fait surtout florès dans les régions, ce qui est un autre signe de leur retard. Ainsi tous les élus de la région de Fatick sont des « non renseignés », (comme s’il ne leur suffisait pas d’être sérères !), de même que la moitié des élus des régions de Saint-Louis (la ville où est née l’administration !), de  Louga ou de Tambacounda… mais aussi du département de Pikine ! Comment donc voter pour des gens sur lesquels nous manquons d’informations élémentaires, à moins que ce ne soit eux qui manquent d’informations sur ce qu’ils sont ? 

Enfin et surtout, « non renseigné », c’est quoi même? Est-ce une manière de désigner des professions inavouables ou impossibles à définir, ou s’agit-il  simplement  de signifier que ces postulants sont sans travail ou métier définis, qu’il s’agit à proprement parler de chômeurs qui cherchent à se recycler dans une sinécure  confortable et prestigieuse? A moins que ce ne soit l’autorité publique qui ait manqué à sa mission.  Comment comprendre que c’est l’administration la mieux informée sur les citoyens, qui est censée avoir vérifié qu’il n’y a ni escroc de haut vol ni criminel parmi les candidats, qui valide (ou suggère?) une notion si vague et si imprécise et avec une telle fréquence que cela donne l’impression d’un travail bâclé ou improvisé ?

Profession : « sénatrice » !

A la paresse et l’amateurisme s’ajoute d’ailleurs l’ignorance, car de toute évidence, les candidats (ou l’administration) confondent le métier avec le diplôme ou le parcours scolaire, la fonction occasionnelle, l’état de service, voire le badge social dont ils voudraient se parer aux yeux de l’opinion. Sans parler de ceux qui se donnent pour métiers « cadre technique » ou « spécialiste » (en quoi ?), voire « administrateur » (tout court), de ceux qui se disent « retraités » sans mentionner la fonction ou le métier qui leur a valu cet état de grâce, ou se donnent des titres évanescents comme « sénatrice » ou « délégué » qui ne justifient aucune compétence particulière. De quel droit et à quel titre Moustapha Clissé Lo peut-il s’attribuer comme activité principale celle de « chef (sic) religieux », (et non pas « marabout », ce qui serait à la fois moins valorisant et plus risqué), alors qu’il s’est surtout illustré par des diatribes, voire des insultes qui ne sont pas le signe de reconnaissance de cette attribution ? En même temps le titre de chef religieux dans un Etat laïc, ne constitue-t-il pas un argument supplémentaire pour le disqualifier du poste de Président du Parlement ? Modou Fada Diagne, qui est quasiment  passé d’étudiant à ministre, a-t-il manipulé des microscopes et autres instruments de précision ailleurs que dans le laboratoire de  la faculté des sciences, et cela suffit-il pour se faire appeler « biologiste » ? Est-on « économiste » sous le prétexte qu’on a une licence ou une maîtrise  d’économie, « banquier » parce qu’on sert à un guichet ou dans un bureau de banque ?

Bref un quart des députés que nous avons élus se cachent derrière des titres ronflants et des fonctions obscures, et leur premier devoir c’est d’abord, de décliner leur véritable et précise identité.

« Commerçantes » et « ménagères »

Qu’en est-il des autres, de ceux qui savent qui ils sont et qui le disent ?

On ne sera pas surpris d’apprendre que la cohorte la plus importante est composée d’enseignants. Ils sont une trentaine, soit 1/5 du Parlement, et qu’ils s’appellent « professeurs », voire « professeur d’université », ou tout simplement « enseignants », qu’ils se camouflent sous l’appellation de « consultants », ils illustrent cette tradition vieille de plus de cinquante ans qui fait que le personnel enseignant demeure chez nous le fer de lance de la lutte démocratique. L’enseignant garde encore son prestige intact à l’intérieur du pays et, à titre d’exemples, la moitié, voire plus, des élus des régions de Kédougou ou de Sédhiou, notamment, appartiennent à ce corps. Malheureusement, même si 2/3 d’entre eux relèvent de la majorité parlementaire, donc de BBY, ces enseignants  restent  traversés de querelles de clans  et cette division pourrait rendre leurs voix discordantes.

Après les non renseignés et les enseignants, c’est le monde du commerce et des services qui constituera l’autre bastion du Parlement. Mais ici, il faut distinguer les grives des merles. Les grives, ce sont ceux qui se font appeler « opérateurs économiques », entrepreneurs, ou « chefs d’entreprise ». Ils sont tous de sexe masculin, car, les merles, les femmes, n’osent pas s’attribuer ces titres, elles se font appeler « femmes d’affaires » ou, plus modestement, « commerçantes », ce qui ne veut plus rien dire au Sénégal car la quasi-totalité des femmes de nos villes et banlieues exercent ce métier à titre principal ou secondaire. Quelle enseignante, fonctionnaire, agent de bureau, artiste ou mère au foyer ne profite pas de toutes les occasions, pèlerinage à La Mecque, mission ou visite familiale à l’étranger, vacances ou voyage au sein d’une délégation ministérielle ou, mieux encore, présidentielle, pour ramener des colifichets qu’elle va tenter de vendre, à crédit, à ses amies et voisines ?

Quand on est encore plus modeste, plus humble, illettrée ou sans diplôme, on se contente du titre de « ménagère ». Cette appellation était pratiquement l’état général de toutes nos femmes  sous l’époque coloniale, et nous la portons encore comme un fardeau, comme si le terme de « mère au foyer » était au-dessus de nos moyens. Elles sont donc une dizaine de « ménagères » et représentent le revers de la médaille de la parité. Pikine (dont toutes les élues sont des ménagères) mise à part, elles viennent des régions où elles constituent pratiquement le seul vivier dans lequel les partis peuvent espérer trouver ce quota de femmes que leur impose le code électoral. Mais «  ménagère », malgré l’énorme charge de travail qui pèse sur ses épaules, signifie souvent, aux yeux de beaucoup, sans emploi et sans bagage intellectuel. Transplantée dans l’hémicycle,  sans véritable préparation, elle est obligée de faire de la figuration silencieuse ou au contraire de faire du zèle, de jouer à la « taasukat », à l’image de celle qui s’était fait traiter d’«  écailleuse »(sic) et dont la cible principale était Me Elhadj Diouf.

L’électromécanicien venu du Fouta

Le Parlement cuvée 2012 comptera aussi, par ordre décroissant, des personnels issus des banques et de la finance (une dizaine), ou de la santé (7 médecins  et autres membres du corps médical), des journalistes (au nombre de 5), un tiercé d’hommes de droit (avocat, juriste), un seul ingénieur, un étudiant, un chauffeur, etc. On remarquera au passage que, tout comme « non renseigné » cache peut-être des métiers peu reluisants ou compromettants, le  terme de « juriste » a été préféré à celui de « commissaire de police » par l’un des néo-députés, peut-être pour faire oublier le métier qui lui a valu son ascension politique. En revanche, le « péril religieux » est peut-être surévalué puisqu’ils ne sont plus que trois à revendiquer les titres de chef religieux ou marabout…

Enfin le paradoxe c’est que dans un pays dont l’activité principale demeure l’agriculture, un seul député revendique le titre de paysan. Quant au monde ouvrier, il n’aura lui aussi qu’un seul représentant, un électromécanicien qui sera bien seul au Parlement, non seulement parce qu’il est le seul à afficher cette compétence, mais aussi parce qu’il ne vient pas de Dakar ou des foyers industriels de l’ouest, mais du Fouta profond. Lui, au moins, devrait bien traiter l’inespérée voiture de fonction payée sur le maigre budget de l’Etat !

Voila donc notre nouvelle Assemblée Nationale. Elle ne respecte pas la parité hommes-femmes à la lettre, elle ne reflète pas notre diversité sociale ni même la proportionnalité de nos vrais choix partisans, et une ombre pèse sur l’identité réelle de certains de ses membres. C’est pourtant cela la loi de la politique qui est fondée non sur la justice, mais sur les intérêts et la mise en scène. Il nous faudra donc faire avec, et c’est à ses membres de faire la preuve que malgré ces insuffisances, ils sont conscients de la grandeur et de la légitimité de leur mission.

Le premier test aura lieu ce lundi.