Je suis historien et géographe de formation. J'ai été enseignant-formateur à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Dakar, puis en charge de différentes structures et directions administratives. A la retraite depuis plusieurs années, je profite de ma liberté recouvrée pour assouvir une vieille passion : écrire. Ces dernières années, j’ai publié deux romans («Mon villages au temps des blancs » en 2000 et «La Raparille» en 2010) ainsi que trois essais (« A mes chers parents gaulois » en 2007 ; "Wade Mecum ou le wadisme en 15 mots" en 2010; "Le temps des choses jamais vues : chronique des années Wade-Sarkozy", 2013). Je publie régulièrement des chroniques dans divers journaux sénégalais (en particulier « Nouvel Horizon » et "Sud Quotidien").

samedi 4 août 2007

SARKOZY A DAKAR : LES PROMESSES ET LES PONCIFS

Dieu, que c’est donc difficile de changer, de renoncer aux vieilles habitudes, de sacrifier les amis des temps révolus, de promouvoir des réformes qui ne sont pas qu’esthétiques ! Comme cela peut être laborieux pour une vieille nation, imbue de son prestige, attachée à ses privilèges de tourner la page, de réexaminer ses relations avec des pays qu’elle a jadis dominés, qui sont sa cour de parade et dont les voix lui sont pourtant nécessaires pour faire entendre la sienne !
Nicolas Sarkozy nous en a donné la preuve à Dakar.
Il avait bâti sa réputation sur sa volonté de sabrer toutes les pratiques gaulliennes et leurs avatars. Désormais, disait-il, rien ne serait fait comme avant et les premiers à s’en rendre compte seraient les Chefs d’Etats africains, figurines sacrées de la Françafrique auxquels n’était exigé jusqu’alors que le serment de fidélité à l’endroit de la France. Désormais, promettait-il, les relations entre Paris et les pays d’Afrique seraient fondées sur des principes simples et universels : le respect des droits de l’homme et de la bonne gouvernance, la pratique de la démocratie, notamment. « Je refuse de transiger sur ces valeurs », avait-il proclamé solennellement à Cotonou en mai 2006. On s’attendait donc à un clash diplomatique, à un renversement des valeurs et des cotations, à un bouleversement de l’indice des amitiés franco-africaines. Et voila que pour ouvrir ce vaste chantier, N. Sarkozy annonce une tournée en Afrique.
Et quels pays choisit-il pour ce voyage inaugural ? L’Algérie, la Tunisie, la Libye, le Sénégal et le Gabon.
L’Algérie ? Des milliers de personnes, de tous ages et de tous sexes y ont disparu, enlevés par les forces de sécurité, évanouis dans la nature et certainement morts et enterrés pour la plupart. L’Etat se refuse à rechercher et à punir les coupables et a fait la sourde oreille face à la détresse des parents…
La Tunisie ? Le seul pays d’Afrique où le Président est encore élu selon des scores de l’époque stalinienne, un pays où il n’y a pratiquement plus d’opposition et où les avocats, les journalistes… sont pourchassés comme de dangereux terroristes…
La Libye ? Son régime n’entre dans aucune catégorie juridique connue, elle est pratiquement sans aucune institution démocratique, sous la coupe d’un guide suprême infaillible qui fêtera bientôt ses quarante ans au pouvoir et dont la chance est d’être assis sur un moelleux matelas de bitume.
Ni à Alger, ni à Tunis, ni à Tripoli on n’a débattu des Droits de l’homme.
Le Sénégal ? Sarkozy dit avoir hésité entre Dakar et Libreville d’une part, Accra, Pretoria voire Kinshasa d’autre part et qu’il lui a paru que les deux premières destinations étaient « incontournables ». Pourtant le Sénégal n’est plus la vitrine de la démocratie et du suffrage populaire qu’il avait été en 2000, l’opposition y a été défénestrée du débat politique et il n’y a plus aucun contre pouvoir à la volonté du Chef de l’Etat. Cela ne choque pas le président français qui a annoncé qu’il ne recevrait l’opposition (20 minutes !) que si Wade donnait son accord.
Et le Gabon ? Bongo a l’habitude des chefs d’Etat français : Sarkozy est le 6e qu’il rencontre et peut-être pas le dernier. Il est depuis 40 ans au pouvoir et a déjà annoncé sa candidature pour 2012. Au moment où Sarkozy foule le sol gabonais, des manifestants font, à Paris, le tour des propriétés de Bongo qui, par ailleurs, fait l’objet en France d’une enquête pour recel de détournements de biens publics. Le président français va à Libreville en connaissance de cause : depuis un an il n’a cessé de « draguer ce vieil ami de la chiraquie », l’a chaleureusement félicité après sa réélection en 2005 et c’est le seul président africain qu’il a appelé au téléphone après sa propre élection en 2007.
Ce n’est donc pas dans l’itinéraire de Sarkozy qu’il faut chercher les innovations et les audaces. Les Chefs d’Etat africains du « pré-carré » (il ne suffit pas de récuser un mot pour supprimer le concept) peuvent donc dormir sur leurs deux oreilles. Contrairement à l’Amérique qui est en perpétuelle mutation, la France a du mal à changer la tradition. C’est précisément pour cela que les « immigrés et les pauvres ont du mal à y changer leur vie ». Mais ceci est une autre histoire.
Ce n’est pas non plus dans le message de N. Sarkozy à la Jeunesse africaine, dans cette adresse annoncée comme un texte refondateur des relations France-Afrique, qu’il faut chercher les innovations et les audaces. Le président français n’a pas seulement emprunté les chemins balisés par ses prédécesseurs, il a embouché aussi les mêmes trompettes à cette différence près que si Chirac paraissait quelquefois mal à l’aise avec les valeurs de la droite, Sarkozy n’a pas honte de tenir à Dakar un discours qui est à son image : un exercice de condescendance.
Dans sa forme comme dans son fond, l’allocution prononcée à Dakar n’est qu’un élément du rituel franco-africain, un recueil d’affirmations péremptoires qui démontrent que la France n’est pas encore prête à la déconstruction des images et des stéréotypes hérités de la colonisation. Ceux qui s’attendaient à ce que la France nous assure qu’elle manifestera plus de respect pour les immigrés, mêmes irréguliers, plus d’équité pour les Anciens combattants africains, qu’elle s’engagera à défendre l’agriculture africaine contre les autres puissances, si nécessaire, qu’elle va inviter ses entreprises installées en Afrique à faire preuve de plus d’audace et à faire une plus grande part aux cadres africains… tous en sont pour leurs frais. Le message de Sarkozy se résume à ceci : « Ne demandez pas à la France ce qu’elle peut faire pour vous, demandez moi de quelles tares congénitales vous devez vous débarrasser pour que la France accepte de vous écouter… ».

I- DES RITES IMMUABLES ET ANACHRONIQUES

Commençons donc par la forme.
I-1 L’occasion :
C’est une tradition en France que les présidents, dès leur élection, se précipitent pour effectuer au pas de charge une tournée en Afrique dans ce qu’on appelle les « pays du champ », brève, coûteuse et dérangeante pour les pays d’accueil. Ce que ne font jamais les Premiers Ministres britanniques ou portugais dont les pays contrôlaient aussi d’un vaste empire colonial africain. Sans doute n’ont-ils pas comme les Français le culte du tour du propriétaire. Il est vrai aussi que les Chefs d’Etat africains francophones font, dès leur élection, l’inévitable voyage à Paris pour chercher l’onction du président de la République française: « l’examen a lieu en Afrique, mais le diplôme est délivré à Paris ! ».
Mais le plus étonnant, le plus récursif, c’est que la tournée des présidents français est aussi un révélateur des préférences de Paris. Chirac avait placé la Cote d’Ivoire en tête du hit parade, Sarkozy choisit le Sénégal et le Gabon et à chaque fois, on crée des frustrés et des coqs du village, selon qu’on est oublié ou promu.
L’enjeu reste le même.
I-2 L’exercice :
C’est aussi une autre tradition française que de faire la leçon aux Africains, sans en avoir l’air : « Je ne suis pas venu te donner des leçons. Je ne suis pas venu te faire la morale » annonce Sarkozy alors que tout son discours le contredit. Ce n’est donc pas par hasard qu’il a choisi le cadre de l’Université pour dispenser ce qu’il faut bien appeler un cours magistral. Mais la leçon est délivrée sans risque : si on est dans l’enceinte de la première université francophone d’Afrique, l’auditoire est d’abord composé de notables du régime, de personnel diplomatique, d’invités triés sur le volet et de quelques étudiants dont un bon nombre sont des sympathisants du parti dominant.
Il y a enfin une précaution oratoire qui fait fondre les cœurs des Africains si émotifs : avant la bâton, la carotte, la leçon est précédée de caresses dans le sens du poil. Là encore, Sarkozy n’a guère innové, les qualités des Africains, c’est toujours les mêmes : fierté, foi, attachement à la terre… Tout cela c’est bien gentil, mais cela ne fait pas le développement.
I-3 Le ton :
Les Français sont convaincus que pour parler aux Africains, il faut se faire lyrique.
« Je suis venu te dire » répète à l’envi N. Sarkozy, qui fait son Serge Gainsbourg, qui tutoie l’Afrique et utilise la première personne comme s’il était à lui seul la France.
Le discours de Sarkozy rappelle celui de la Place Protet en 1958 : « Si vous voulez l’indépendance, prenez là, disait en substance le Général de Gaulle. Mais si vous voulez la communauté, alors la France est prête à … ». La version Sarko donne ceci « si tu choisis la démocratie, la liberté, la justice et le droit, alors la France est prête à s’associer avec toi pour les construire ».
C’est plus qu’une inspiration, c’est du plagiat. Mais au moins, Sarkozy donne-t-il la preuve qu’il connaît les classiques du gaullisme.
I-4 Les références :
De Gaulle n’est pas la seule référence. S’il ne cite pas le Général, Sarkozy se réfère plus clairement à Senghor et à Camara Laye, ce qui n’est pas non plus très original.
Il est en revanche curieux de constater que le président français qui appelle à la Renaissance de l’Afrique devant un parterre composé en partie d’étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop, n’ait pas eu un mot, une pensée pour le parrain de l’institution.
L’analyse du contenu du discours nous fera comprendre pourquoi.

II- UN CHAPELET D’IDEES RECUES ET DES THEMES EN DEPHASAGE AVEC LES PREOCCUPATIONS AFRICAINES

Passons en effet au fond, au contenu du discours de Dakar.
On connaissait les talents de l’avocat d’affaires N. Sarkozy et on ne soupçonnait pas qu’il fut aussi un philosophe, un historien, un ethnologue, à moins qu’il n’ait eu recours aux compétences d’un nègre docile.
En tout cas son adresse fourmille de ces idées reçues tant en vogue chez les Français qui croient toujours que le lien colonial qu’ils avaient tissé avec les Africains leur donne le privilège de les connaître mieux que les autres.
Première idée reçue : même s’il proclame qu’il reconnaît les Africains « si différents les uns des autres », Sarkozy n’en considère pas moins que tous ont les mêmes repères et qu’il pouvait distiller le même sermon aux jeunesses des hauts plateaux d’Ethiopie, du bush sud-africain, de la foret congolaise ou du Sahel. On ne l’imagine pas à Hanoi ou à Asuncion s’adresser à la jeunesse « asiatique » ou « sud-américaine » !
Cette Afrique partage selon lui les mêmes misères :
- elle n’est pas dans l’histoire (même si en mai 2006 à Cotonou, Sarkozy affirmait que « l’Afrique est ancrée dans le XXIe siècle et refuse les archaïsmes »),
- elle est imperméable à l’idée du progrès, vit dans un passé fortement et faussement embelli, ignore l’avenir,
- elle refuse le contact avec le reste du monde,
- elle ressasse les mêmes mythes, vains et irréels,
- elle ignore les droits de l’homme, la liberté, l’égalité et la justice,
- elle est victime de la démographie galopante et incontrôlée,
- le paysan africain est prisonnier des cycles de la nature, incapable de promouvoir les techniques adaptées à son monde,
- etc. etc.
Comme on le voit, rien de nouveau sous le soleil. C’est ce que proclamait Hegel il y a deux siècles, c’est comme cela qu’on expliquait le retard de l’Inde, c’est le fondement de beaucoup de théories racistes voire révisionnistes. On ne peut pas répondre à toutes ces critiques, mais on peut conseiller à N. Sarkozy – ou à son nègre – d’élargir son champ de lecture.
Il y a quarante ans déjà, le géographe français Paul Pelissier enseignait à Dakar la complicité qui existe entre le paysan du Cayor et le Kad, cet arbre qui perd ses feuilles en hivernage, et qui avait permis de lutter dans un environnement très difficile.
Si Sarkozy avait écouté Salif Keita chanter « Nou pas bouger », il aurait entendu sa leçon. Le chanteur malien fait la différence entre l’accueil fraternel que les Africains ont fait aux coopérants étrangers au lendemain des indépendances et le sort qui est fait à ceux d’entre eux qui offrent leurs bras en Europe. Les Africains disait-il ont appris le français, l’anglais, le japonais… dans l’espoir d’être en paix avec les étrangers – qui ignorent nos langues – et en dépit de leurs efforts, restent exclus et voient leurs droits bafoués en Europe. Ce n’est pas l’Afrique qui refuse le contact.
S’il avait pris la peine de se pencher sur la Charte du Manden, il aurait su que cinq siècles et demi avant la Révolution Française, le Mali proclamait : « Le monde a été fondé sur la concorde et l’amour / Sur la liberté et la dignité / Toute vie est une vie / Nulle vie ne vaut mieux qu’une autre ». C’était avant la Traite, avant la colonisation et le Mali allait plus loin que bien des constitutions modernes en « condamnant la pauvreté et la servitude non tant parce qu’elles seraient injustes mais parce qu’elles déshumanisent ».
N. Sarkozy dit que les Africains « se sont battus, se sont haïs et se haïssent encore ». Il oublie que la France a livré des guerres de cent ans contre l’Angleterre (1337-1453) et l’Allemagne (de Napoléon à 1945) et que l’hymne national français promet d’abreuver les sillons du « sang impur » des ennemis.
Mais l’idée centrale du discours de Sarkozy c’est que l’Afrique n’a que ce qu’elle mérité et que la colonisation et ses succédanés n’y sont pour rien.
La colonisation ? Sarkozy parle-t-il aussi de Cortes et de Pizarre ou ne défend-t-il que la seule colonisation française, lui dont le père pourtant est originaire d’une nation sans passé colonial et dont le zèle fait douter de sa sincérité ?
La colonisation (française ?) n’est pas responsable des génocides et des guerres sanglantes d’aujourd’hui ? Et pour les anciennes ? Reconnaît-elle sa responsabilité dans les massacres de Sétif en Algérie qui, en une journée (8 mai 1945) firent entre 10 000 et 45 000 morts et dont l’ambassadeur de France en Algérie a dit tout récemment que c’était une « tragédie inexcusable » ? Est-elle prête à reconnaître les 100 000 victimes de la répression française à Madagascar en 1947 et qui selon les historiens français eux mêmes fut un « véritable génocide ».
Même pour la période post-coloniale, des sources récentes suggèrent que la France était au courant de la préparation du génocide rwandais et qu’elle ne fit rien pour l’empêcher.
Quant à la complicité des Africains dans la traite négrière, ce que le président français a oublié de dire, c’est qu’il en est de la traite comme de la drogue : c’est la demande qui impose l’offre et que ce fut un crime d’Etat puisque la plupart des compagnies négrières relevaient de l’autorité royale.


III- LA STRATEGIE DU CAMOUFLAGE

En réalité, le discours de Sarkozy tente de noyer le poisson, de mettre l’accent sur des questions qui ne font pas vraiment débat en Afrique et d’escamoter les véritables préoccupations des Africains.
Il n’y a pas grand monde en Afrique pour solliciter des compensations ou pour exiger des « générations d’aujourd’hui d’expier le crime perpétué par les générations passées ». Même si nous nous étonnons que l’on passe sous silence le fait que les Allemands d’aujourd’hui payent à Israël, en espèces sonnantes et trébuchantes, les fautes commises par l’Allemagne nazie.
Ce que les Africains demandent, ce n’est pas la repentance mais l’établissement de la vérité (ce qui n’est pas du ressort des politiques) et que le passé colonial de la France soit assumé.
En revanche, N. Sarkozy évacue d’une phrase un problème qui intéresse particulièrement les Sénégalais : « Et la France n’oublie pas le sang africain versé pour sa liberté ».
Pourtant pendant un siècle, de la création du régiment des Tirailleurs Sénégalais (1857) aux indépendances de 1960, et même au-delà, des Africains ont servi dans les troupes françaises, participé à la conquête coloniale, à la défense et à la libération de la France.
N. Sarkozy aurait frappé un grand coup, provoqué une révolution s’il avait reçu les Anciens Combattants et s’il leur avait annoncé la fin d’un calvaire qui dure depuis près de 50 ans.
Mais me dira-t-on, il a tout de même accordé une bonne place à l’immigration, sujet hautement sensible et actuel, et a reconnu, en aparté, s’être trompé sur « l’émigration choisie ». Oui mais sur cette question aussi il est temps d’assener quelques vérités. La première c’est que la France n’est plus la première terre d’asile en Europe et quelle reçoit deux fois moins de demandes dans ce sens que la Grande Bretagne. La deuxième c’est qu’elle n’est pas non plus la destination privilégiée des boat people ouest-africains qui n’ont plus le choix qu’entre « la mort ou Barcelone ». Troisièmement, la grande peur de la France ce n’est pas l’immigration des travailleurs mais le regroupement familial qui représente la moitie des demandes de visa, avec cette terrifiante perspective : et si les Français d’origine africaine prenaient leurs épouses en Afrique ? Enfin, le co-développement n’est ni une invention française (les émigres de la Vallée du Fleuve le pratiquent depuis longtemps), ni un remède miracle et il ne se commande pas.


IV- DAKAR : TRIBUNE IDEALE

Si l’escale de Dakar est « incontournable », c’est sans doute parce que la capitale du Sénégal est la seule ville où N. Sarkozy pouvait tenir sans risque ce discours marqué par les abus de mémoire et une certaine continuité négationniste propres à la classe politique française.
Un discours que l’on ne peut tenir ni à Bamako (cf. la réaction de Alpha Oumar Konaré), ni à Alger, ni a fortiori dans une capitale anglophone. Les relations franco-sénégalaises sont ainsi faites que depuis 45 ans (depuis l’éviction de Mamadou Dia du pouvoir), notre pays ne s’autorise jamais la moindre remarque désobligeante à l’endroit de la France ou de ses dirigeants. Pas seulement parce qu’il n’a ni pétrole ni matières premières mais surtout parce que nous entretenons avec l’ancienne métropole des rapports « spéciaux », sentimentalisés à outrance et que, comme dirait Sarkozy, nous « ressassons le mythe d’un bel âge » et d’une amitié qui n’ont jamais existé. Wade avait échangé quelques passes d’armes avec le candidat Sarkozy, avec le Président de la République française il rentre dans les rangs.
N. Sarkozy qui avait proclamé à Cotonou, en mai 2006, que « les relations entre des Etats modernes doivent dépendre d’une confrontation de leurs intérêts respectifs » réalise aujourd’hui tout le profit qu’il peut tirer du maintien des vieilles traditions.

5 commentaires:

Marie B. a dit…

Merci. Le silence de Dakar m'avait anéantie. Je me demandais où étaient nos intellectuels, subjugués comme leurs homologues européens par ce diable fait homme.
Pourtant nous, peuple du "bas", ne nous laissont pas happer par ce discours. Alors pourquoi pas ceux qui sont plus intelligents que nous, plus prompts à l'analyse et la répartie ? C'est quelque chose qui m'échappe. J'avoue ne pas comprendre.

Merci, j'attendais cette analyse conforme à l'esprit de votre livre.

Surtout continuer de faire entendre votre voix et votre différence

Crismy

Anonyme a dit…

bravo, belle analyse qui mériterait d'etre largement diffusée

Anonyme a dit…

A bon entendeur Salut !
Bravo pour ce fantastique article,j'ai l'impression d'avoir lu un livre en 10 mn qui m'a permis de comprendre 100 ans de relations France-Afrique :)

Anonyme a dit…

Bravo.

LA meilleure analyse de l'immonde discours de notre notre non moins immonde président que j'ai lu jusqu'à présent.

Brillant.

Anonyme a dit…

Thanks for writing this.